Autrefois la chasse se pratiquait à travers la campagne sans réglementation de limites territoriales, sans restriction de prélèvements et sans aucune gestion des populations de gibier.
Face à cette désorganisation, les chasseurs de Saulzet ont décidé de créer une société communale permettant de réglementer la pratique et la gestion de la chasse à Saulzet. Les premiers statuts ont été créés en Juillet 1956 donnant naissance à la société de chasse de Saulzet sous l’appellation : La Perdrix Saulzetoise.
Cette appellation a été choisie en référence à une variété de perdrix rouges très particulière qui peuplait la commune à cette époque.
La première présidence a été assurée pendant de nombreuses années par Mr René MARTIN-DOUYAT suivi par Mr AGENIS Bernard, Mr Noël TOKARSKI , Mr René MOULIN, Mr André LIOT et actuellement Mr Christian FONCELLE .
La société a compté jusqu’à 47 sociétaires dans les années 80. Actuellement, seulement 13 cartes sont distribuées.
La pratique de la chasse à Saulzet est surtout axée autour du petit gibier (lièvres, perdrix et faisans) mais aussi d’ un plan de chasse concernant le chevreuil et le sanglier. Ces 2 dernières espèces étaient quasi inexistantes autrefois et ont commencé à investir le territoire fin des années 1990 pour le chevreuil et début des années 2010 pour le sanglier, en raison de l’augmentation de la culture du maïs en Limagne et de la surpopulation nationale.
Dès 14 ans la pratique de la chasse peut être rendue possible avec un accompagnateur ou dès 16 ans après obtention du permis de chasser. L’examen du permis de chasse repose essentiellement sur la connaissance de la faune sauvage nationale, la législation et surtout sur la sécurité pendant l’action de chasse.
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Toute société de chasse est réglementée par la fédération nationale des chasseurs, puis celle de son département et les éventuels groupements d’intérêts cynégétiques (GIC).
Fédération nationale des chasseurs cliquez ici
Fédération départementale des chasseurs de l’Allier cliquez ici
Les chasseurs de Saulzet sont adhérents au GIC du lièvres de la Limagne Bourbonnaise qui règlemente les prélèvements de lièvres sur plusieurs communes de Limagne. Celui-ci a vu le jour au milieu des années 90 après le constat d’une mortalité importante du lièvre face à la maladie du VIH.
Afin qu’ils ne disparaissent pas totalement de nos campagnes, une gestion a donc été mise en place afin de favoriser le repeuplement naturel des spécimens ayant échappé à ce fléau.
Après plusieurs années d’interdiction de chasse aux lièvres nous avons pu sauvegarder l’espèce sur le territoire mais sa population reste toujours précaire. Si le tableau de chasse pouvait avoisiner les 150 lièvres par saison dans les années 80 sans nuire à la population des années suivantes, le tableau maximum attribué par le GIC aux chasseurs de Saulzet s’établit depuis quelques années à seulement 17 attributions limitées à 4 dimanches au mois d’Octobre.
C’est au prix de ces efforts et restrictions que le lièvre continu à peupler nos campagnes de manière naturelle et sauvage malgré ses prédateurs naturels : la mécanisation, les routes et les conditions climatiques qui peuvent nuire à sa bonne reproduction. Pour déterminer le nombre d’attributions que le GIC accordera aux chasseurs de Saulzet, nous procédons chaque année à un comptage de nuit obligatoire. Celui-ci se fait généralement sur 3 soirs consécutifs la première quinzaine du mois de Mars. C’est un élément primordial pour déterminer les populations et secteurs de présence du lièvre et nous permettre ainsi d’adapter notre pratique en quantité et par secteur du territoire.
Concernant le faisan, il a totalement disparu à l’état sauvage depuis plusieurs dizaines d’années, notre territoire n’étant plus adapté à son maintien et à son développement. Quant à la perdrix , nous avons plaisir à constater depuis peu quelques naissances sur la commune. A grands renforts de lâchers, nous constatons quelques reproductions naturelles de perdrix rouges qui s’acclimatent plus facilement au territoire que la perdrix grise. La présence de la perdrix rouge à Saulzet est surtout liée à la présence de quelques terrains échappant aujourd’hui à la main de l’homme ( friches, vignes abandonnées, haies, ancienne ligne SNCF, fossés non entretenus). Ces zones pourtant trop peu nombreuses sont propices au maintien et à la reproduction de la perdrix et nous avons conscience que nous ne retrouverons plus les populations d’antan.
Les anciens chasseurs aimaient à nous raconter le plaisir qu’ils avaient à faire décoller des compagnies entières de perdrix au détour d’une haie bordant un pré, d’un petit champ de luzerne ou de betteraves, en bordure d’un petit carré de peupliers ou de saules, au milieu d’une vigne, d’un verger. Aujourd’hui la réalité est tout autre et c’est pour cela que nous essayons de faire en sorte que la perdrix continue de peupler notre campagne et pas uniquement pour notre propre plaisir de chasseur.
Face à plusieurs étés consécutifs de fortes chaleurs et un déficit de pluie considérable ayant asséché bon nombre de fossés, nous avons pris l’initiative de mettre en place des abreuvoirs non sélectifs pour aider la faune à traverser ces épisodes climatiques en leur défaveur. L’agrainage hivernal et les abreuvoirs permettent de maintenir la présence de la perdrix et du lièvre dans les zones qu’ils affectionnent.
La régulation des prédateurs permet de maintenir un équilibre essentiel au développement de chaque espèce. La fédération des chasseurs de l’Allier a aussi mis en place des aides pour le maintien de la faune sur les territoires de chasse. Ainsi un exploitant agricole peut recevoir un financement pour la plantation de haies. Elle fournit aussi une indemnisation et les semences pour la réalisation de zones dites de « cultures à gibier ». Si notre fédération a su apporter une aide financière pour la plantation de haies à un exploitant agricole sur la commune, il nous manque des volontaires pour réaliser des petites zones de cultures à gibier et autres espèces.
Nous organisons quelques manifestations afin de financer notre fonctionnement. Une société de chasse doit faire face à d’importantes dépenses financières : cotisations fédérales, lâchers de gibier, assurances, bracelets grand gibier, matériels… Afin que chacun puisse avoir accès à ce loisir, un concours de belote et un repas de chasse nous permettent de modérer le tarif de la carte de sociétaire. Notre repas de chasse est un moment privilégié pour partager notre passion. Nous avons conscience que les occasions de déguster du gibier sont rares et que ce moment de partage ranime beaucoup de souvenirs chez bon nombre de personnes.
C’est aussi pour nous l’occasion de remercier les propriétaires qui nous permettent de parcourir ce territoire en les invitant à partager ce repas confectionné de manière la plus authentique par notre cuisinier-chasseur Fabrice.
Les 2 principales formes de chasse représentées à Saulzet sont la chasse devant soi avec ou sans son fidèle compagnon et la chasse en battue réservée au grand gibier. Pour ceux qui aiment arpenter la campagne à la recherche d’un lièvre ou d’une perdrix, quel plaisir de regarder son chien travailler avant que le gibier ne se dérobe à son approche ou à l’arrêt de celui-ci.
Quant aux battues, elles sont devenues un prétexte pour nous retrouver et partager un moment convivial. Si notre maladresse les rend souvent infructueuses, c’est un réel plaisir d’écouter les chiens poursuivre la trace d’un chevreuil, d’un sanglier ou d’un renard.
Souvent qualifiés de destructeurs, les chasseurs répondront simplement que la destruction entraînerait la mort de notre passion. Sans aucune prétention, les membres de la société sont plus attachés au maintien, à la protection et à l’amélioration de l’existant. Ceux qui n’en respectent pas les règles n’ont heureusement plus leur place dans le monde de la chasse. Convivialité, respect, passion, telles sont les valeurs qui animent la société de chasse de Saulzet.